Les réceptacles

Des fois, j'aimerais ça que tu sois le gars qui me redonne confiance en moi. Celui qui me fait sentir belle pis femme. Que, quand on se voit, ce soit pas juste pour vider ta criss de poche remplie de haine envers tes dernières relations. Que tu sois celui qui a envie de moi parce que je suis moi, pas juste un réceptacle à sperme de pénis frustré d'être resté trop longtemps non désiré. Je suis pas parfaite mais criss, me semble que je suis quand même plus que ça, un réceptacle. J'aimerais que tu me dises juste une fois que je suis belle même si je ne le suis pas tant. Peux-tu juste m'y faire croire? Que pour toi, ma beauté transcende les vergetures qui zèbrent mon corps parce que je suis né avec une peau de marde qui fait en sorte que je ne serai jamais comme dans les magazines que tout le monde admire. Que tu me trouve belle juste parce que quand je te vois je souris. Que je te trouve beau même si t'es pas le sosie de David Beckam. Que j'ai envie de passé des nuits collées en cuillère pis que toi aussi t'aies juste envie de me réveiller avec des becs dans le cou. 

Mais les filles comme moi, on est des réceptacles. On absorbe toute la marde de ta vie avec des faux câlins pis de l'affection qui vient clairement du trop pleins de boisson de la soirée. C'est souvent la faute à la boisson tsé. Elle nous fait faire des choses qui, clairement, n'arriverait pas à jeun ou en publique comme m'embrasser. C'est pour ça que chaque fois que tu me texte, je sais d'avance que t'es saoul. Pourquoi tu me texterais sinon. 

Mais sérieux, fuck you.

Tu es un imbécile

Un imbécile qui me texte un bonhomme sourire à 3 heures du matin alors que ça fait des mois qu'on ne s'adresse plus la parole. 

Un bonhomme sourire, dude. À trois heures du matin. Tu pensais à quoi? Que j'allais te texter un t'es où? en retour et qu'on allait coucher ensemble comme dans l'temps? On parlera même pas du fait que tu es supposé avoir une blonde.  

Ça vole pas haut pour le gente masculine cette semaine. 

#lesgarçonssontcaves (sorry Brun) 

On va se dire les vraies affaires.

Je joue à la tough des fois, mais pour vrai, ça me fait de quoi que ça chie toi pis moi.

#émotions

Anyway, c'est l'été.

Hier soir on marchait sur Masson en lichant notre crème glaçée molle deux couleurs quand t'as un peu toute gâché sans crier gare. Apparemment que tu es ben mêlé dans ta tête de beau barman préf' pu si préf' que ça.

Ça fait un bout qu'on met en commun nos horaires atypiques, tsé les beaux matins de semaine qui s'étirent dans les draps sans dessus dessous pis les cafés au lait presque tout nus dans ta cuisine. Je commençais à m'habituer à nous cuisiner des petits-déjeuners de roi en pestant contre tes couteaux de merde qui coupent pas fuck all. Pis surtout à toi qui me rentre dans le fridge pour me frencher parce que tu me trouves cute quand je m'énerve après tes ustensiles. Je m'endors tellement souvent la face dans ton chest qui sent bon que ma coloc est même pu certaine que j'habite encore avec elle. C'est intense, mais intense le fun. Fun comme c'est pas arrivé ben ben souvent. 

Sauf que là hier t'as décidé que t'étais mêlé pis que tu savais pu ce que tu voulais. C'est drôle t'avais pas mal l'air sur de toi quand tu me disais que tu commençais à t'attacher beaucoup à moi pis que tu faisais des plans pour dans des mois encore loin de maintenant. Mais tu dois pas être un garçon conséquent, ça doit être ça qui arrive. 

Fec là t'es mêlé, tu veux qu'on continue à se voir souvent même tout le temps mais ça se peut aussi que demain matin tu te tannes pis que tu veuilles frencher l'autre fille au bar, tu peux rien me promettre tsé, t'es mêlé. 

Ben tu sais quoi mon grand barbu, dans vie tu peux pas avoir le beurre pis l'argent du beurre. Pis moi je suis du beurre qui sait crissement ce qu'il veut. Fec ciao, bye!

M'en vais profiter de l'été.