Tu vas à quel Cégep toi?

J’ai fait chier tout le monde avec mes photos de levé de soleil sur le bord d’un lac cette semaine. J’étais en vacances pis pas eux pis ils étaient jaloux, je les comprend. J’ai loué un chalet toute seule comme la pas toujours sociable que je suis. J’avais besoin d’une cure de sommeil au son des wawarons et des criquets, j’avais aussi besoin de caler des bouteilles de rouge sur le bord du feu en grillant mes guimauves Nos compliments parce qu’elles sont moins chères. J’étais pas toute seule pour vrai, le gros chien de la proprio était avec moi.

Le deuxième jour, j’ai emprunté le kayak de la voisine d’à côté et je suis allée me perdre sur le lac à perte de vue. C’était beau, j’avais l’impression d’être seule au monde. Je pagayais les yeux à moitié fermés. Y’a un petit voilier avec sa voile bleue ciel qui s’approchait. Quand il a été à moins d’une dizaine de mètres de moi j’ai distingué des épaules bien carrées, un torse nu et un rack de dents blanches qui me souriaient. Il m’a salué et il avait l’air de vouloir se rapprocher de mon embarcation. Mes skills limités pour diriger un kayak on fait en sorte que j’ai heurté légèrement son voilier qui s’est mis à tanguer dangereusement. En contrôle, il a agrippé mon kayak d’une main pendant que je spotais son muscle de bras en action. Il s’appelait Thierry et je n’ai pas osé lui demander son âge. Il devait avoir 20 ans, max. C’était pas un pétard mais au milieu du lac comme ça, il m’a complètement charmé. On a eu une conversation de lac… Ton chalet c’est lequel machin machin et il m’a invité à partager son feu de camp le soir même avec ses chums pis une couple de monde du lac comme y disait. J’ai dit peut-être oui.

Je suis allée les rejoindre vers 10 heures avec le bouvier bernois pis le ¾ d’une bouteille dans le corps pour me donner un peu de courage. Y’étaient tous assis dans des chaises de camping autour du feu pis ils me regardaient un peu croche. Je voyais pas Thierry pis j’étais en train de me demander c’était quoi les chances que je me sois trompé de feu de camp. Un des gars avec un hoodie pis une capuche s’est levé pour venir à ma rencontre. C’était Thierry, je l’avais pas reconnu sans son torse nu. Il m’a donné deux becs pis il m’a passé le 40 onces de rhum. J’en ai pris une grosse gorgée.

Une des filles m’a demandé à quel cégep j’allais. Au Cégep, WTF?! J’vais au Vieux-Montréal que j’ai dit pour ne pas avoir l’air d’un vieux crouton. Mon cerveau a calculé l’âge moyen d’un étudiant de Cégep et quand j’ai réalisé les 6 ans qui me séparaient du beau Thierry, j’ai fait la passe au 40 onces pour oublier.

Je me suis finalement ramassé dans la boîte d’un pick up à frencher à pleine bouche mon étudiant du Cégep. Ça sentait l’adolescence à plein nez mais il embrassait bien, c’est fringuant à cet âge là mettons. Après ça, c’est crissement flou. Je me suis réveillée ce matin collée sur le bouvier sur le tapis du salon de mon chalet avec une serviette de plage comme couverte. Je pense que j’ai jamais eu le courage (ou les capacités physiques?) de monter les escaliers dans l’état ou j’étais la veille. Là, il est 11h30 du soir et je commence à peine à pu avoir l’estomac à l’envers... Pis cette fois c’est pas mon adresse que j’ai d’écrite dans ma main, mais le numéro d’un p’tit gars de 19 ans. Ouch ma vie. 

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