Les vieilles insécurités

C'est une belle histoire. Non ce n'est pas vraiment une histoire encore, c'est juste un début qui pourrait devenir une histoire. Une belle histoire, oh ça oui. Comme dans les films d'amour avec Ryan Gosling. Comme dans les films, tu es grand et beau, avec tes jolis yeux, et tu me prends la main le soir sur la rue comme ça, je souris, mes yeux papillonnent. Comme dans les films, tout va trop vite, on a le souffle court, sans dessus dessous, dans ton lit , on rit, on s'embrasse, on joue, on jouit, on s'essouffle, on ne s'endort jamais. On étire le plaisir le plus longtemps possible, le long de mes cheveux, dans le creux de tes reins et plus bas, et partout, on se bat, contre le sommeil, épuisés, inassouvissables de l'un et de l'autre. Puis on réalise, comme deux âmes blessées par le passé, que tout va si vite, si simplement, parfaitement. On a peur, un peu. Quand c'est trop beau c'est rarement vrai. Trop vrai pour être aussi beau. Les vieilles insécurités s'insinuent entre nos deux corps, doucement, sans un bruit, presque inconsciemment. On a peur de se faire mal, en tout cas moi j'ai peur, je ne sais pas toi mais je pense que toi aussi. Avoir mal encore, comme avant, comme toujours. C'est une histoire de peur, une peur grandiose, plus grande que nous, angoissante, grisante. Celle qui apparaît lorsqu'on ressent. La peur que j'avais peur de ne plus jamais ressentir. 

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