Revirement ou comment s'assurer de souffrir encore un peu plus


Hier matin quand j’ai ouvert l’ordi je t’ai dit Fuck c’est assez le malaise entre nous deux. T’as fait l’innocent, quel malaise? Celui qui a tué la spontanéité quand nos doigts pis nos mots se parlent. Je vois pas de quoi tu parles, ben oui c’est ça fait à semblant que. C’est resté de même pis je n’ai pas insisté parce que j’étais trop occupée à être fâchée contre l’incompétent qui m’a laissé toute son bordel de gars qui sait pas faire sa job comme du monde sur les bras. À midi par exemple quand je t’ai croisé à l’ascenseur, toi tu montais pis moi je sortais manger, mais finalement j'ai eu soudainement envie de remonter, c'est drôle hein tu trouves pas? T’avais pas l’air de trouver ça si drôle mais moi oui. Ça va, ça va, machin machin, discussion de machine à café ça va faire, je pense qu’on a passé cette étape là dans notre relation. Quelle relation? Ben justement faudrait qu’on s’en parle.

C’est de même que je me suis ramassée assise devant tes yeux qui évitaient un peu mes yeux sur une chaise en bois de pub parce que t’aime ça toi les pubs pis moi, ben j’aime ça aussi. On a évité le sujet le temps d’une pinte, presque deux et juste avant la dernière gorgée j’ai dit bon. Le vieux barman a lu dans tes yeux je pense parce qu’ils nous a amené deux pintes de noire sans qu’on y demande, pas de la blonde, pas de la rousse, de la noire parce qu’on allait en avoir besoin. Les vraies choses on se les ai dites avec le blanc de nos yeux bleus. Le malaise devait être partit aux toilettes parce je t’ai redis que tu me plaisais tout plein plus que juste un peu pis plus que juste parce que t’es cute. Tu m’as dit que  tu comprenais pu ta tête qui pensait plus souvent à moi qu’à ta blonde. Le silence s’est assis à ma droite pis soudainement j’ai regretté d’avoir insisté pour te parler. J’avais un peu plus mal qu’avant on aurait dit. T’as haussé les épaules, y’avait juste ça à faire parce je savais pis tu savais que t’aurais jamais le guts de laisser ta blonde anyway.

On s’est levé parce qu’on disait pu rien pis que c’était l’heure de rentrer la tête baissée pour ruminer nos pensées. Je me suis arrêtée devant un bixi qui avait l’air de pas être brisé et j’ai demi-souri à la place de te dire Bye. Fuck off. J’ai rien vu venir ou aller que ton visage barbu envahissait le mien déprimé. C’était pas doux comme j’avais imaginé, c’était maladroit-sauvage parce que c’était pas supposé arriver. On a respiré un peu sans vraiment ouvrir les yeux, ok peut-être un tout petit peu, et on a recommencé. Lentement mais sûrement mais surtout passionnément avec la retenue qui pouvait enfin arrêter de se retenir.

Mes jambes molles ont fait de leur mieux pour embarquer sur le bixi sans me faire avoir l’air folle. T’es resté à côté pis quand j’ai commencé à pédaler j’ai entendu même si tu l’as pas dit fort Le malaise vient de se trouver une raison d’exister.

3 commentaires:

  1. @Sophie & LaFille: Mouin..... sauf que je me ramasse exactement à occuper la place que je voulais pas, la "maîtresse". Oh well...

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