Fuir, sans se retourner, jamais.

Elles réchauffent mes joues un peu froides parce qu'il fait un peu froid dans ma chambre. Elle coulent doucement, une à la fois le long de ma peau. Elles se tracent des chemins jusque dans mon cou. Mon oreiller est mouillé mais c'est pas grave. C'est réconfortant. Je les attendaient depuis si longtemps, ces larmes. Elles n'étaient pas venues me rendre visite depuis des mois et pourtant, certains soirs j'ai prié pour qu'elles se manifestent. Pour qu'elles libèrent leur effet apaisant sur moi et me permettent enfin, de ressentir autre chose que rien. 

Tu me manques. Pour vrai. Pas juste parce que j'ai personne d'autre. Tu me manques. Je peux pas te l'écrire, je veux pas le faire non plus. On ne se parle plus, on ne s'écrit plus depuis quelques mois et c'est mieux comme ça. On sait ce qui arrive lorsqu'on se revoit, on monte si haut dans les airs que la chute est presque fatale ensuite. Dès que nos yeux se voient, que nos mots se parlent, on redevient nous. Nous qui s'aiment encore. Nous comme si c'était hier qu'on s'était rencontré. C'est plus grand que nous. Plus fort que le mal que ça nous fait. Alors on s'empêche de s'écrire et de se voir. La fuite plutôt que la vérité. La fuite fait moins peur. 

J'espère réussir à te fuir pour toujours. La fuite est plus rationnelle. Pis elle fait moins de bleus sur le coeur.

1 commentaire:

Tu peux inventer toi aussi.