Ma vie comme dans une comédie romantique

Faisait frette, mes mains étaient moites mais j’avais mis du rouge à lèvres rose framboise flash et ma tuque préférée pour me donner un minimum de contenance. Ça marchait quand même.

Le barman préf’ attachait déjà ses patins dans le vestiaire au sous-sol quand je suis arrivée. Il avait l’air d’un gars content d’être là, il m’a même fait un câlin. Il sentait bon le gars qui sort de la douche.

Je n’avais même pas encore mis un patin sur la glace que j’avais déjà les deux fesses dans le banc de neige.

Moi: Pas facile de descendre 3 marches sur des lames hein 
Lui: C’est correct, je trouve ça cute les filles maladroites

Ça l’air que j’allais me la jouer maladroite-cute ce soir-là. On va pas se le cacher, je suis tombée souvent pis j’ai même exécuté une collision frontale avec un p’tit kid trop énervé d’être là. J’ai fini par lui admettre que je n’avais pas mis les pieds dans des patins depuis l’âge de 6 ans. Il m’a trouvé courageuse pis moi je l’ai trouvé parfait de m’aider à me relever sans me faire sentir comme la pire des connes à chaque fois.

Pour entretenir le thème de la maladresse, je lui ai raconté la fois où on avait vu mes bobettes en même temps que je m’envoyais accidentellement un verre de gin-seven-up en pleine gueule. On sortait du chalet au moment où j’allais dévoiler le punch de mon histoire quand j’ai entendu ta voix.

Toi: Ben non! La voisine! Hein, je savais pas que tu patinais.

Moi je savais que tu patinais souvent mais d’habitude le plateau c’était pas ton hood de prédilection. J’ai capoté en dedans pendant un quart de seconde mais quand j’ai aperçu ta face un peu contrariée de gars qui venait de voir le barman préf’ à côté de moi, je me suis juste sentie vraiment bien.

Je vous ai présenté parce que c’était la chose polie à faire. Tu as toujours été un peu complexé par ton pas de barbe alors de me voir au bras d’un beau brun à la pilosité impeccable, plus grand que toi en plus, ça devait pas te faire ben ben plaisir. C’était un peu méchant, mais je me délectais du moment. Le gars des vues faisait mauditement bien sa job ce soir. Tu as prétexté d’être pressé soudainement pis tu as disparu dans le chalet.

Nous autres on a fini ça devant une poutine de la banquise en se racontant plein d’autres anecdotes gênantes, genre la fois que je suis redevenue une ado et qu’on a joué à la bouteille avec des amis y’a pas si longtemps que ça.

C’était parfait comme datefucking parfait.

1 commentaire:

Tu peux inventer toi aussi.